La précocité chez l'enfant

Qui est enfant précoce?

C’est un enfant dont l’âge mental est de 2 à 7 ans en avance sur son âge réel.
En terme de chiffres, est considéré comme précoce un enfant dont le Q.I mesuré par le test de
WECHSLER est supérieur à 130.
Cela représente 2,3 % de chaque classe d’âge, soit 400 000 enfants

Pourquoi la précocité peut devenir un problème?

La précocité peut poser des problèmes d'adaptation scolaire et sociale.

1/3 de ces enfants à la fin de la 3ème sont de bons voire de brillants élèves ;
1/3 est moyen ou médiocre (la moitié pouvant redoubler un à deux fois) ;
1/3 est en échec scolaire total.

Au total c'est pratiquement la moité des élèves qui ne feront pas d'études en lien avec leurs possibilités intellectuelles.

La période critique est le collège

L'enfant précoce présente un développement hétérogène (dyssynchronie):

--Dyssynchronie interne :
- décalage entre développement intellectuel et psychomoteur (aboutissant à des difficultés au niveau notamment de l’écriture. Il peut y avoir une certaine lenteur au niveau de la réalisation des   travaux pour divers raisons : perfectionnisme, hésitation devant les choix à faire, les éliminations à opérer, maladresse
graphique…)
- décalage intelligence-affectivité : son intelligence fine lui donne accès à des informations anxiogènes car son niveau de relative immaturité affectivité ne lui permet pas de les assimiler de façon économique.
-- Dyssynchronie sociale :
- par rapport à l’école : il a un développement mental plus rapide que ses camarades de classe. Il devient distrait pour échapper à l’ennui et ne se concentre que sur des activités difficiles. Il peut donc bien réussir devant un problème complexe mais échouer devant des tâches simples. Son désintérêt pour l’école peut aboutir à une véritable inhibition intellectuelle. Par ailleurs, comme la solution lui apparaît de façon intuitive, il ne sait pas reconnaître le processus qui aboutit à la solution. Il n’acquiert ni le sens de l’effort, ni méthode de travail ce qui, à terme, le conduit à l’échec.
- par rapport aux autres enfants : il y a un mur d’incompréhension entre l’E.I.P et les autres qui représentent pour lui la norme. Il s’en suit une auto-dépréciation pour l’E.I.P, rejeté par le groupe malgré ses tentatives pour adopter un comportement propre à se faire accepter. Certains peuvent renoncer à leurs capacités ou faire des bêtises pour prouver qu’ils peuvent être comme les autres

A quoi reconnaît-on un E.I.P ?
- au fait qu’il est en « avance » dans son évolution, par rapport aux enfants de son âge.
- il parle très tôt et tout de suite très bien. Son langage est plus riche et plus varié.
- il est curieux, pose beaucoup de questions. Il aborde très tôt le problème des limite de la vie, du temps, de l’univers.
- il est très sensible et a un sens aigu de l’injustice, il est doué d’une imagination fertile.
- on remarque un contraste évident entre un raisonnement très au-dessus de son âge et un comportement parfois très bébé.
- il est maladroit dans la vie de tous les jours et n’aime pas les tâches répétitives, la routine.
- il change souvent de centre d’intérêt, s passionne intensément pour un sujet et l’abandonne dès qu’il en a fait le tour.
- il a le sens de l’humour.
- il a l’impression souvent de perdre son temps et l’ennui en classe peut se manifester dès la maternelle.
– il a des difficultés à s’insérer dans le groupe des enfants de son âge et préfère la compagnie d’enfants plus âgés ou des adultes. Cela va parfois jusqu’à l’isolement social, le repli sur soi.
- il manifeste souvent le désir d’apprendre à lire avant le CP. Certains apprennent même à lire seuls.
- il aime les jeux avec des règles compliquées et en invente volontiers de nouvelles.

Comment aider un E.I.P ?
1- Tout d’abord en l’identifiant très tôt (passage de tests) pour prévenir l’apparition de désordres psychologiques et d’échec scolaire.
2- Comprendre et accepter ses différences pour pouvoir répondre à ses besoins psychologiques fondamentaux.
3- Sur le plan intellectuel, le stimuler et l’obliger à mettre en oeuvre sa créativité pour éviter l’inaptitude acquise. Lui donner le sens de l’effort, de l’organisation, l’aider à acquérir des méthodes de travail, à exercer sa mémoire. Enfin, satisfaire son insatiable curiosité.
4- Sur le plan scolaire, au primaire, une avance de 1 à 2 ans peut réduire de façon bénéfique le décalage et lui permettre de s’adapter. Cependant il faut faire attention à son manque de maturité !
Au collège, le regroupement de ces enfants au sein de classes qui leur soient réservées vise à prévenir l’échec scolaire.
En effet, une étude statistique a montré qu’à la fin du primaire, 2% des E.I.P sont en difficultés. En fin de troisième, ils sont 33% en échec et 33% sont moyens ou médiocres. Rien ne permet de prévoir qu’un enfant brillant au primaire va s’écrouler en 5ème ou 4ème . C’est pourquoi il est capital de savoir les identifier tôt pour prévenir l’échec scolaire

 

Document élaboré àpartir des informations  transmises par  l’association Française pour les Enfants précoces

site internet :http://www.afep.asso.fr/